Fille unique choyée, surdouée, de bourgeois parisiens juifs, la journaliste devient une star de la télévision avec l’émission culte « 7 sur 7 ». Après une brillante carrière, elle est associée, malgré elle, à l’affaire DSK. Elle décide sur le tard de se raconter. Dans un court avant-propos, Anne Sinclair pose des limites à son exercice autobiographique. Elle admet avoir changé d’avis sur l’opportunité de l’écrire et précise qu’elle ne dira pas tout, notamment de ses sentiments intimes. Ce qui a le mérite d’être clair. Cette règle admise, on suit docilement le récit de son coup de foudre précoce pour la politique et ses difficultés à pénétrer le monde masculin des médias des années 70-80 avec un luxe de détails que seule sa génération peut apprécier. Elle devient davantage elle-même – juive et de gauche – en croquant à traits rapides une série de portraits : Rocard, Madonna, Hassan II, Johnny, Hillary Clinton, Montand, Gorbatchev… que cette multitude affadit. Passé ses démêlés avec TF1, le morceau de bravoure DSK émeut. Cependant une telle accumulation de coups de cœur et de coups de griffes ne pouvait être que superficielle. Trop, trop vite, cette passionnée, plus brillante sur les écrans, a accepté le risque de déplaire mais dédaigné imprudemment l’équilibre spécifique à l’écrit. (A.Lec. et M.Bo.)